Proposition prébudgétaire pour le budget fédéral de 2024 et 2025

Résumé des recommandations

La soumission prébudgétaire de la Marche des dix sous du Canada pour le budget fédéral de 2024 et 2025 propose les recommandations suivantes à considérer par le gouvernement fédéral et à inclure dans le budget fédéral de 2024 et 2025 :

  • Recommandation numéro 1 : Faire progresser la Prestation canadienne pour les personnes handicapées en finançant un engagement communautaire renforcé pour informer la réglementation de la Prestation canadienne pour les personnes handicapées.
  • Recommandation numéro 2 : Financer la Prestation canadienne pour les personnes handicapées et commencer la distribution d’ici le 1er janvier 2025.
  • Recommandation numéro 3 : Soutenir une stratégie de sensibilisation aux prestations pour garantir que tous ceux qui sont admissibles aux programmes d’aide sociale au Canada reçoivent les prestations auxquelles ils ont droit.
  • Recommandation numéro 4 : Financer davantage de programmes de Compétences pour la réussite pour les personnes en situation de handicap afin de développer et d’améliorer leurs compétences numériques
  • Recommandation numéro 5 : Financer des programmes d’adaptation des habitations et des véhicules à travers le Canada pour soutenir les personnes en situation de handicap et la population vieillissante à rester autonomes dans leur habitation et leur communauté.

Introduction

Fondée il y a plus de 70 ans, la Marche des dix sous du Canada (MDSC) est un organisme de bienfaisance national engagé à placer l’équité au premier plan, à renforcer l’autonomie et à créer un véritable changement qui aidera les personnes en situation de handicap à travers le pays à libérer la richesse de leur vie. En tant que principal fournisseur de services, ressource et défenseur, nous ouvrons la voie pour que les personnes en situation de handicap puissent vivre une vie pleine et significative dans un monde inclusif.

La MDSC reconnait l’engagement des personnes en situation de handicap au Canada souligné dans le précédent Budget de 2023, Un plan canadien : une classe moyenne forte, une économie abordable, un avenir prospère, publié en mars 2023. Cependant, malgré les investissements du gouvernement fédéral pour soutenir les personnes en situation de handicap et les communautés en quête d’équité à travers le Canada, y compris la promotion de la Prestation canadienne pour les personnes handicapées (PCPH), il reste encore beaucoup à faire.

La réalisation de la PCPH reste une priorité absolue et son urgence persiste, surtout en raison de l’augmentation du coût de la vie. La MDSC demeure engagée à contribuer à faire avancer la PCPH jusqu’à la ligne d’arrivée et à garantir que la conception de la prestation soit profondément informée par les rétroactions des personnes qui la recevront.


Recommandation numéro 1 : Un plus grand engagement communautaire pour aider à informer les réglementations de la Prestation canadienne pour les personnes handicapées.


Le budget fédéral de 2023 et 2024 a alloué 21,5 millions de dollars pour poursuivre les travaux sur la future mise en œuvre de la PCPH d’Emploi et Développement social Canada (EDSC), y compris l’engagement avec la communauté des personnes en situation de handicap et les provinces et territoires sur le processus réglementaire1. Cependant, il n’est pas clair combien de fonds ont été consacrés à l’engagement public au-delà de plusieurs tables rondes et d’une consultation en ligne à la fin de 2023. Pendant le processus législatif, la communauté des personnes en situation de handicap a soutenu le projet de loi C-222 comme un cadre législatif ayant la condition qu’un processus collaboratif significatif suivrait.

Notre première recommandation souligne la nécessité de veiller à ce que les personnes en situation de handicap soient largement impliquées dans l’élaboration et les détails de la PCPH. Nous demandons que les fonds suivants soient réservés pour le Bureau de la condition des personnes handicapées pour coordonner et exécuter :

a. 350 000 $ pour aider à organiser jusqu’à 70 séances de micro-engagement en personne, avec 8 à 10 participants chacune.

Cette proposition prévoit jusqu’à 3000 $ de financement par séance (jusqu’à 210 000 $ au total) pour les honoraires des participants, le soutien du personnel, l’hébergement, les rafraîchissements et la garde d’enfants, au besoin, dans le cadre d’un processus basé sur les micro-subventions actuelles incluses dans le Programme communautaire des bénévoles en matière d’impôt (PCBMI). Les fonds restants (jusqu’à 140 000 dollars) soutiendraient les efforts communautaires visant à identifier et à aider à organiser des séances d’engagement communautaire, à recueillir des commentaires et à effectuer une analyse, ainsi que la préparation d’un rapport résumant les thèmes partagés. Nous proposons que les micro-engagements aient lieu après la publication du projet de règlement de la PCPH dans la Partie I de la Gazette du Canada.

Le but des micro-engagements est d’atteindre les personnes les plus difficiles à joindre qui ne participent pas au processus consultatif traditionnel en cours. Sur la base d’un guide de discussion commun élaboré par la communauté des personnes en situation de handicap, les séances de micro-engagement ressembleraient à une table ronde ou à un
groupe de discussion et seraient organisées par des organisations communautaires avec leurs clients ou utilisateurs de services respectifs.

Notamment, ces séances se concentreraient sur la collecte de commentaires, y compris sur le coût du handicap, les questions de capacité juridique, les processus d’accessibilité et d’appels, et exploreraient davantage les questions d’intersectionnalité parmi les personnes en situation de handicap. Les micro-engagements sont une occasion de sensibiliser, en particulier parmi les communautés difficiles à atteindre, au futur de la PEH, du crédit d’impôt pour personnes handicapées (CIPH), du REEI et de l’importance de la déclaration de revenus.


b. 200 000 $ pour aider à financer un Sommet sur la PCPH organisé par la communauté sur 3 jours, pour réunir la communauté des personnes en situation de handicap et le gouvernement afin de créer un plan d’action pour soutenir les personnes en situation de handicap et les préparer à recevoir la PCPH dès sa mise en œuvre.


Proposé pour se dérouler simultanément avec les micro-engagements, le Sommet sur la PCPH est une opportunité pour la communauté des personnes en situation de handicap (organisations, organismes à but non lucratif et de base, ainsi que des défenseurs et des personnes en situation de handicap) de se réunir avec le gouvernement pour créer un plan d’action qui garantit le succès de la PCPH dès le premier jour. Le Sommet sur la PCPH pour les personnes en situation de handicap se concentrerait sur la manière dont la communauté et le gouvernement peuvent travailler ensemble pour sensibiliser, préparer et soutenir les personnes en situation de handicap à recevoir la PCPH une fois mise en œuvre.

Nous croyons que l’investissement dans ces engagements permettra à un plus grand nombre de personnes en situation de handicap d’exprimer leurs pensées et leurs préoccupations, et entraînera des commentaires précieux que le gouvernement fédéral devra prendre en compte lors de la conception de la PCPH à venir. Cela démontrera également l’engagement du gouvernement envers le principe de « Rien sur nous, sans nous ».


Recommandation numéro 2 : Financer la Prestation canadienne pour les personnes handicapées et commencer la distribution d’ici le 1er janvier 2025.

La MDSC est alignée avec la communauté de personnes en situation de handicap au sujet du besoin urgent d’inclure des fonds dans le budget fédéral de 2024 et 2025 qui commence la distribution de la PCPH, au plus tard, le 1er janvier 2025. Le montant de la PCPH doit sortir les bénéficiaires de la pauvreté et prendre en compte le coût du handicap :

Revenu actuel3 + PCPH = Seuil officiel de la pauvreté du Canada4 + 30 % du coût du handicap

En finançant la PCPH dans le prochain budget, le gouvernement fédéral reconnaîtra les difficultés financières auxquelles sont confrontées les personnes en âge de travailler qui sont en situation de handicap. Attendre plus longtemps pour introduire un financement pour des paiements mensuels en espèces et/ou ne rendre que le CIPH remboursable n’est pas acceptable pour les personnes en situation de handicap vivant dans une crise financière. Il doit y avoir une lumière au bout du tunnel.

Le financement du programme de la PCPH doit inclure les moyens de mettre en place des systèmes administratifs qui placent les besoins des personnes en situation de handicap au premier plan, ainsi que la formation du personnel de première ligne pour garantir une prestation de services positive et centrée sur la personne. La prestation de services centrée sur la personne inclut s’assurer que les demandeurs d’avantages statutaires, tels que le CIPH et la PCPH, ne sont pas tenus de payer de leur poche pour remplir les documents requis pour être admissibles aux avantages respectifs. En même temps, nous comprenons que la méthode la plus rapide pour accéder à la PCPH sera de : a) recevoir le CIPH, et b) déposer une déclaration de revenus la plus récente. Bien que les programmes comme le PCBMI soient en place pour soutenir la déclaration de revenus gratuite, les professionnels de la santé réglementés facturent souvent des frais aux patients pour remplir les demandes de CIPH. Nous recommandons donc que le gouvernement fédéral rembourse les professionnels de la santé réglementés concernés5 jusqu’à 150 $ pour remplir les formulaires liés au CIPH.

Les fournisseurs d’assurance privée réduisent actuellement souvent les prestations d’invalidité payables du montant des prestations fédérales supplémentaires que l’assureur a déterminées comme étant payables aux bénéficiaires, peu importe si le bénéficiaire reçoit ou non la prestation fédérale. Pour éviter que les assurances privées récupèrent la PCPH, nous demandons au gouvernement fédéral de conclure un protocole d’entente (PE) avec l’Association canadienne des compagnies d’assurances de personnes inc., exigeant que tous les fournisseurs d’assurance privée au Canada catégorisent la PCPH comme une prestation supplémentaire, donc sans impact sur la détermination de la compagnie d’assurances des prestations de revenu d’assurance privée des demandeurs admissibles.


Il est impératif que le gouvernement fédéral tienne son engagement de classer la PCPH comme un revenu supplémentaire dans la réglementation, tout comme l’allocation canadienne pour enfants (ACE) et l’Allocation canadienne pour les travailleurs (ACT). L’impact de cette catégorisation signifie que la PCPH n’aura pas d’effet négatif sur les prestations sociales existantes des bénéficiaires, et ne les réduira pas. Pour atteindre cet objectif, nous exhortons le gouvernement fédéral à poursuivre son travail avec les gouvernements provinciaux et territoriaux en 2024 afin de garantir qu’il n’y ait pas de récupération d’autres prestations telles que l’assurance des soins dentaires ou des médicaments sur ordonnance, le soutien au logement et au transport, ainsi que d’autres prestations, programmes et services financés une fois que la PCPH est mise en œuvre. Nous encourageons le gouvernement fédéral à exiger de tous les niveaux de gouvernement d’ajouter la PCPH aux directives politiques sur le revenu exonéré pour la détermination des prestations, à l’instar de l’ACE, de l’ACT et de la Prestation dentaire canadienne intérimaire.


Recommandation numéro 3 : Soutenir une stratégie de sensibilisation aux prestations pour garantir que tous ceux qui sont admissibles reçoivent les prestations auxquelles ils ont droit.

Les services fournis par les organisations communautaires sont fondamentaux pour sensibiliser aux prestations gouvernementales et aider dans les processus de demande. Le personnel de première ligne de la MDSC rapporte que l’adhésion aux prestations se détériore, avec peu de ressources auxquelles se référer. Actuellement, nos utilisateurs de services sont orientés vers des organisations centrées sur la personne telles que Disability Alliance BC6 - l’une des rares ressources de ce type au Canada. Bien qu’il y ait actuellement des services dans la communauté qui soutiennent le remplissage de formulaires de prestations et de déclarations de revenus, l’augmentation des listes d’attente, des frais pour le soutien, et des ressources limitées sans frais rendent plus difficile l’accès aux droits légaux en temps voulu – voire impossible.

Cette recommandation met l’accent sur la nécessité de résoudre les problèmes d’accessibilité aux prestations en finançant des organisations communautaires à travers le Canada pour développer ou étendre leur capacité à soutenir ceux dans le besoin, y compris les personnes en situation de handicap, pour l’accès aux droits légaux qui leur sont disponibles. La loi écossaise sur la sécurité sociale est un exemple qui établit le principe de soutenir tous ceux qui sont admissibles à bénéficier du soutien financier qui leur est disponible7. Avec l’introduction de la PCPH, nous nous préoccupons de la capacité actuelle des organisations communautaires à offrir un soutien gratuit et à sensibiliser aux droits légaux, ainsi qu’à soutenir les personnes en situation de handicap tout au long du processus de demande.

Le crédit d’impôt pour personnes handicapées (CIPH), par exemple, est peu utilisé, avec une utilisation estimée à environ 40 % des adultes en âge de travailler admissibles aux prestations8. Nous reconnaissons et soutenons le travail de l’Agence du revenu du Canada visant à faciliter l’accès au CIPH à la fois pour les demandeurs et les professionnels de la santé. Cependant, des défis persistants tels que le manque d’accès aux médecins et aux professionnels de la santé qualifiés, les frais supplémentaires pour le remplissage des formulaires (voir la Recommandation numéro 2), et la fausse idée selon laquelle ne pas payer d’impôts en raison d’un faible revenu rend le CIPH sans pertinence.

Certainement, un faible taux de participation au CIPH entraîne un faible taux de participation aux régimes enregistrés d’épargne-invalidité (REEI)9, qui souffre également d’un faible niveau de sensibilisation et de fausses idées. La déclaration de revenus est un autre domaine de préoccupation. Comme nous le savons, la déclaration de revenus est essentielle même si la principale source de revenus est en dessous du seuil d’imposition, c’est-à-dire les prestations publiques de soutien au handicap. Jusqu’à 12 pour cent des personnes au Canada ne remplissent pas de déclarations de revenus, dont la plupart ont de faibles revenus, manquant ainsi des prestations en espèces auxquelles elles sont admissibles10. Le besoin d’un soutien communautaire accru est en hausse, et il est essentiel de soutenir les organisations pour étendre leurs services. Une stratégie nationale de maximisation des prestations pourrait résoudre ce problème et faire partie de la solution globale pour mettre fin à la pauvreté au Canada.


Recommandation numéro 4 : Financer davantage de programmes de Compétences pour la réussite pour les personnes en situation de handicap.

Cette recommandation met l’accent sur le développement des programmes Compétences pour la réussite et Solutions sectorielles pour la main-d’œuvre afin de soutenir les personnes en situation de handicap pour l’accès aux programmes de compétences numériques afin d’augmenter leur participation dans les emplois technologiques et technologiquement facilités. L’autonomisation que de tels programmes offrent aux personnes en situation de handicap est inestimable.


À la MDSC, nous en avons été témoins de première main dans notre programme VisezHaut. Le succès du programme a entraîné l’obtention de financement grâce à des partenariats avec des entreprises et des gouvernements, permettant ainsi de fournir à plus de 1100 personnes en situation de handicap des compétences numériques très demandées. Il y a certainement de la place pour développer et étendre les programmes qui offrent des compétences numériques aux personnes en situation de handicap et augmenter leurs opportunités d’obtenir un emploi résistant aux évolutions futures – comme VisezHaut.


Lors de l’annonce de l’investissement du gouvernement du Canada dans VisezHaut par l’entremise de DIGITAL, l’honorable Kamal Khera a indiqué : « Les talents numériques sont plus nécessaires que jamais. Avec ce projet et le soutien de plus de six cent mille dollars du gouvernement du Canada, la Marche des dix sous du Canada aide les personnes en situation de handicap à accéder à la formation et au soutien nécessaires pour améliorer leurs compétences numériques grâce à la formation axée sur les compétences, au mentorat et au développement de carrière »11


Recommandation numéro 5 : Financer des programmes d’adaptation des habitations et des véhicules à travers le Canada pour soutenir les personnes en situation de handicap et la population vieillissante à rester autonomes dans leur habitation et leur communauté, promouvoir l’indépendance, et réduire les pressions sur le logement.


Cette recommandation met en évidence le besoin d’investissement fédéral dans des subventions directes pour les programmes d’adaptation des habitations et des véhicules afin de soutenir les personnes en situation de handicap et les personnes âgées à rester indépendantes et chez elles. Nous remercions le gouvernement du Canada pour le crédit d’impôt pour la rénovation d’habitations multigénérationnelles de l’année dernière, qui fournit jusqu’à 7500 $ de soutien pour la construction d’une suite secondaire pour un aîné ou un adulte en situation de handicap12. Cependant, il s’agit d’un crédit d’impôt qui soutiendra les personnes disposant de moyens financiers initiaux pour rénover ou construire une extension de maison et qui devront attendre jusqu’à un an pour recevoir un crédit d’impôt.


Notre recommandation met l’accent sur les personnes en situation de handicap et/ou les personnes âgées qui ne disposent pas des moyens financiers initiaux pour couvrir de tels projets, mais qui ont néanmoins besoin d’adaptations pour retourner ou rester dans leur propre foyer et communauté, retrouver ou maintenir leur indépendance et garantir la qualité de vie. Ces types d’adaptations peu coûteuses peuvent ramener les gens chez eux, en évitant des soins institutionnels coûteux, faciliter l’emploi et une participation totale à la vie familiale et communautaire, et réduire les pressions croissantes sur les systèmes de santé, les systèmes de soins de longue durée et le logement au Canada.


La MDSC administre le Programme d’adaptation des habitations et des véhicules (PAHV) en Ontario depuis 199113, avec un succès croissant. Avec seulement 15 millions de dollars en subventions directes aux Ontariens en 2022 et 2023, notre programme a servi plus de 1500 personnes en situation de handicap et personnes âgées dans la province. Cela représente une augmentation de 84 % du nombre de personnes servies pour une augmentation de 50 % du financement. En 2023, le gouvernement du Manitoba a annoncé que la MDSC administrera un programme d’adaptation des habitations de 1,5 million de dollars pour les personnes âgées. La demande continue de croître, et nous exhortons le gouvernement fédéral à envisager d’investir dans un programme fédéral pour soutenir les adaptations des habitations et des véhicules pour les personnes en situation de handicap à faible revenu de tous âges à travers le Canada.



3 Le revenu actuel doit être défini comme le revenu de la ligne 15 000, en excluant les revenus non imposables fédéraux, provinciaux ou territoriaux tels que le paiement de l’incitatif à agir pour le climat, l’allocation canadienne pour les enfants, l’Allocation canadienne pour les travailleurs, etc.
4 Pour une personne célibataire, telle que définie par Une chance pour tous – la première Stratégie canadienne de réduction de la pauvreté.
5 Les médecins et les infirmiers praticiens sont autorisés à certifier tous les handicaps admissibles au CIPH. D’autres professionnels de la santé réglementés, y compris les optométristes, les audiologistes, les ergothérapeutes, les physiothérapeutes, les psychologues et les orthophonistes, sont autorisés à certifier uniquement les handicaps pour lesquels ils sont en mesure de fournir un traitement